Apprendre & Pratiquer le métier d'écrivain

Ma passion d’écrire m’a amené à oser frapper à la porte de L’esprit livre

La passion d’écrire est devenue toute une aventure que j’étais loin de soupçonner quand j’ai frappé à la porte de L’esprit livre. Je vous raconte mon parcours. Je m’appelle Diane Lemay, parmi mes qualités, je suis québécoise.

Comment cette histoire a commencé…

A l’époque, j’enseignais le français à des adolescents.  En août 2010, lors d’une rencontre pédagogique, on m’a demandé de prendre 3 minutes, un crayon et un papier pour écrire ce qui me vient à partir d’un mot : automne. Un silence bienfaisant m’a imprégné, les mots ont fusé, mon cœur en a redemandé. Un moment de grâce difficile à trouver au quotidien. Et après ?

Que faire avec son désir d’écrire une fois qu’il nous tient ?

Au Québec, les ateliers d’écriture ont lieu en l’été, donc j’aurais dû attendre toute une année. Inimaginable ! Surtout, je sentais qu’une seule semaine avec un auteur ne m’aurait pas suffi. Ce n’était pas le discours d’un écrivain qui m’attirait, ni le récit de la création de son œuvre, ou sa méthode toute prête à l’emploi pour tout le monde. Je désirais passer à l’action et pratiquer cette discipline, que je venais d’approcher, à mon rythme, en suivant mon propre chemin d’explorations et que quelqu’un puisse l’éclairer pour m’aider à avancer.

J’ai donc cherché ailleurs… et découvert L’esprit livre qui proposait une approche très différente de ce que j’avais pu voir ailleurs : apprendre en écrivant ses propres textes en étant guidée, de manière tout à fait personnalisée, en fonction des besoins du texte et de mes besoins de formation.

De l’autre côté de l’Atlantique

L’école avait beau être en France, les cours se font en ligne ! Au moment qui me convient ? Encore mieux. Mère de 4 enfants, enseignante à temps plein, j’avais besoin d’un horaire souple. Et c’était quand même toute une démarche que de solliciter des Français. A l’époque, en 2010, tout n’était pas automatisé sur Internet. J’ai attendu, frémissante, le contrat de formation par la poste… 10 jours pour arriver jusqu’à ma boîte aux lettres. Je le garde précieusement en souvenir !

Première surprise dans cet atelier d’écriture en ligne international : des consignes pour écrire… qui nous dirigent dans le traitement de notre propre sujet d’écriture, avec les techniques appropriées pour rédiger. Contradiction que de se faire dire quoi écrire ? Un peu, mais non. Une fois la première nouvelle rédigée, les autres sont devenues un petit bonheur. Il y a aussi des extraits de textes pour donner le ton et l’envie de lire ; des citations d’écrivains célèbres pour appuyer ces savoir-faire. La culture littéraire ayant été peu développée à l’école, c’est un apprentissage supplémentaire pour moi ! Ce désir d’écrire a été régulièrement stimulée, à tel point que je ressentais une grande impatience à découvrir la consigne suivante.

Le texte demandé des deux premières années de formation est limité à 6000 signes espaces compris. Rapidement, cette limite devint insuffisante. Souvent je débordais. Jocelyne Barbas, alias Pointàlaligne, m’avisait gentiment de mes surplus, mais je ne savais où couper. Mon texte était parfait tel quel ! Quand je me relis aujourd’hui… mon travail serait bien autre. J’ai appris à canaliser et retirer, de cette énergie créative, la patience et la rigueur nécessaires pour retravailler mes textes afin qu’ils soient de plus en plus aboutis.

Les efforts consentis se sont accompagnés de satisfaction personnelle. Me sentant progresser d’une consigne à l’autre, j’ai suivi la formation durant deux ans soit 44 consignes. Croyez-moi, 44 leçons ne font pas le tour du jardin ! J’avais encore du boulot !

Pour chacune de mes nouvelles, je recevais des notes d’une lecture détaillée me permettant d’amender mes textes, d’aller plus loin dans ma propre expression. J’ai assimilé toutes les techniques de la narration. De quoi avoir mon propre recueil de nouvelles.

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Mon premier livre

La troisième année de formation est un accompagnement qui vise la création d’une œuvre personnelle. Finies les consignes d’écriture. C’était vertigineux au début, car je n’étais plus guidée à chaque pas. C’était le grand saut vers ma création personnelle. Les textes à produire sont devenus plus longs : 22 000 signes au lieu de 6000 signes espaces compris.

Les « corrections » s’effectuent en visioconférence, dans le cadre d’un mini atelier d’écriture de 3-4 personnes. Ce sont les classes inversées. Chacun planche sur l’ensemble des textes produits dans l’atelier. Le jour J, nous prenons tous la parole à tour de rôle pour rendre compte de notre lecture critique et ce n’est qu’ensuite que Jocelyne Barbas, dans mon cas, fait part de ses avis, tous étayés par des exemples tirés de nos textes.

Ces critiques constructives sont vite devenues enthousiasmantes, car elles comportent aussi des suggestions, un questionnement, des interrogations… et plus encore des réactions de lecteurs en direct, impliqués, avec des relations suivies. La passion d’écrire est contagieuse. De mois en mois, je vois les personnages de mes collègues de plume évoluer dans des péripéties et je vois mes propres textes s’allonger et des personnages prendre corps dans mon esprit.

Troisième année à « perpet »

Après trois ans, la formation est terminée. C’est la graduation… mais pas notre groupe d’écriture !  Impossible de rompre ces liens si enrichissants. Nous avions d’autres projets en tête et, quand même, encore bien des choses à apprendre. Jocelyne Barbas est toujours là pour ferrailler avec nos incohérences, nous dynamiser quand l’énergie vient à manquer. À chaque atelier, les idées fusent et c’est à celle du groupe (ça adonne que notre groupe est 100% féminin) qui débusquera le plus de fautes… rien n’échappe à nos regards de lynx… les textes ne cessent de progresser. Oserais-je vous l’avouer ? Ce désir d’écrire ne m’a plus quittée.

Si au début, je rechignais à corriger mes textes, aujourd’hui, j’adore la réécriture. Une seule année de troisième aurait été bien insuffisante pour m’aguerrir. Depuis 2012, ma lecture s’est aiguisée autant sur ce que je lis que sur ce que j’écris… Moi qui détestais réécrire, y prend aujourd’hui un réel plaisir.

Écrire me fait grandir. Lors des échanges sur nos textes, certaines remarques me touchent en plein cœur. Positivement. Inconsciemment, j’écris ce que je vie. Mes difficultés et mes révélations passent dans mes textes. Je réalise mon cheminement à travers ce que mon groupe commente. Au fur et à mesure que je prends conscience de qui je suis, mon écriture s’en trouve améliorée.

Onze années se sont écoulés, dont neuf en troisième, et nous avons toujours du plaisir à nous retrouver une fois par mois  en visioconférence. Collectivement, nous avons décidé d’être stagiaire à perpet et de continuer à créer ensemble et à progresser.

La distance c’est bien, mais le contact humain « en présentiel », cela compte aussi !

Lorsque L’esprit livre a proposé des stages d’écriture d’une semaine, je n’ai pas hésité.

Baigner toute une semaine dans l’inspiration et les mots… le rêve. Au Québec, les stages d’écriture sont rares. Et beaucoup tournent autour de la méthode d’un auteur. Alors non. 

J’ai assisté à tous les stages organisés par L’esprit-livre. Mon premier ? Au Québec avec « Carnet de voyage ». J’ai pris le train pour aller de Rimouski à Montréal, au Québec. J’allais pas loin, 5 heures de train. J’y ai rencontré live Jocelyne Barbas et fait la connaissance de Noucka Favez, de Suisse, et Lydia Lietaert, de Paris, deux de mes futures collègues de troisième. Les Français adorent l’accent québecois, je vous avouerai que j’adore leur accent pointu du français de France et je m’amuse de leur regard interrogateur quand ils ne saisissent pas l’un de mes expressions « de par chez-nous ».

Puis j’ai remis ça pour Vouillé, en France. Cette fois, j’ai pris l’avion pour assister au stage sur le style. Parmi les stagiaires, j’y ai rencontré Dominique Beck de Parthenay, et alors tuteure de L’esprit-livre, ainsi que Françoise Baudin de Limoges, quatrième membre de notre groupe. Je suis retournée par la suite à Vouillé pour l’écriture humoristique avec le Chat noir, et ensuite, le roman-feuilleton.

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Du loisir à mes activités professionnelles

J’ai quitté l’enseignement en 2013 pour devenir adjointe virtuelle. L’apprentissage de techniques d’écriture m’a permis de développer des activités professionnelles.  On me demande de faire de la rédaction de divers documents, de créer des publications pour les médias sociaux. J’ai un client qui m’a demandé de rédiger les textes pour son site web ! Et chaque fin d’année, il me demande de lui préparer des vœux qu’il envoie à ses clients.

Puis en 2017, Jocelyne Barbas a eu besoin d’une adjointe.

J’ai levé la main ! TOUT est en mode virtuel. Et cette collaboration d’affaires dure maintenant depuis 5 ans. Dites que j’ai un parti pris, mais L’esprit livre est mon client chouchou pour plusieurs raisons. Je le connais bien : j’étais là au début de l’aventure. Je fais partie de l’histoire de l’entreprise. De nos questions d’écriture, Jocelyne Barbas a réalisé des cours et d’autres formations. Nous nous sommes inspirés mutuellement. Cet esprit de collaboration et de confiance se retrouve dans le travail. J’ai la possibilité de prendre des initiatives et ce que j’aime, c’est d’être autonome dans les tâches à réaliser. J’ai été formée… et je le suis encore au fil des besoins. Ne jamais cesser d’apprendre, c’est rester performante et dans la course…

Aujourd’hui je dirige un comité de lecture chez L’esprit livre en vue de publier le recueil annuel des meilleures nouvelles de l’année. Nous choisissons les textes qui pourraient plaire à un lectorat. Ensuite, je réalise la mise en page du recueil, supervise les corrections successives et gère à distance les contrats d’édition.

Des formations qui aboutissent à l’édition

En troisième année, on travaille sur un projet personnel. Mon premier ouvrage m’a demandé du temps pour parvenir à clarifier mes écrits et à mener une histoire au long cours afin d’arriver à un roman post apocalyptique Pour Mona. Une fois achevé mon premier, je l’ai laissé mariner, en travaillant mon second, Yuccess, jusqu’à ce que je me décide à le réécrire pour publier.

Mon idée était faite d’aller vers l’auto-édition avec la plateforme Amazon.

J’ai testé avec notre histoire d’adoption, Une douce folie, écrite alors sous forme de journal électronique. Le site n’existe plus, mais, avant de le fermer, on avait sauvegardé toutes les photos et écritures de notre première année avec nos 4 enfants adoptés du Belarus. La famille et les amis, tous au loin, suivaient leurs frasques et progrès. Recevoir « ce premier bébé », un vrai livre… Woah ! le sentiment d’accomplissement, faut le vivre. Et le revivre. Mes deux romans ont rapidement connu le même sort, et je les ai reçus avec le même ravissement. Les enfants n’avaient jamais lu ce que j’écrivais alors, trop jeunes et pas intéressés non plus. Quand j’ai donné la version papier de notre journal, quel enchantement que de les entendre répéter : « Je me souviens, oui ! »

En autoédition, il faut voir à son marketing. À date, je m’en suis tenue à mes collègues et amis dont quelques-uns en ont parlé à leur tour… Un an après le lancement, j’ai reçu mes premiers droits d’auteur. Vous dire la fierté qui m’a envahie ! Quel accomplissement de me rendre compte que je peux avoir produit quelque chose de valable.

Écrire, c’est thérapeutique

Mon mantra : Écrire, c’est thérapeutique prend tout son sens. Personne ne traverse la vie sans blessures et sans larmes. Quand un traumatisme m’a particulièrement secouée, j’ai su trouver la force intérieure de m’en sortir et c’est par l’écriture que j’ai purgé ma douleur et ma libération et ce, sans tomber dans l’autobiographie. J’ajoute qu’elle a fortifiée ma pensée et ma volonté.

L’avenir

Avec mes années de troisième renouvelée, j’achève un autre projet d’écriture. Un recueil de nouvelles. J’hésite encore sur quoi travailler ensuite, mais je suis certaine qu’il y aura autant de moi et de révélations inconscientes dans le prochain.

Écrire est un temps de pause, un temps où je me connecte avec mon moi. On fait le boulot à deux. Écrire me révèle qui je suis et où je suis dans mon cheminement. Ma passion me permet aussi de gagner une partie de ma vie en ouvrant des possibilités nouvelles.

Et si je n’avais pas poussé la porte de l’esprit livre ?

Je n’aurais sans doute pas toutes ces amies de plume, ni autant de suggestions ni de critiques constructives…

Mon entourage est poli quand je parle de ce que j’écris. « C’est beau ! » « Bravo! » « Je serais pas capable, moi. » Les discussions tournent court. J’ai des gens qui me présentent quasi pompeusement : « Elle écrit ! » On leur répond : « Ah! » Les classes inversées et les stages m’ont fait rencontrer d’autres qui ont la même passion. Chacun a son parcours qui l’a amené à saisir un crayon ou un clavier. Nos mots, parlés comme écrits, créent un lien qui me fait sentir que je suis comprise et acceptée avec ma passion que mon entourage direct juge « particulière ».

Je n’aurais pas bénéficier d’une telle collaboration professionnelle.

Le désir d’écrire magnifie ma vie…