Apprendre & Pratiquer le métier d'écrivain

Désir d’écrire ? Qu’est-ce-qui vous pousse ? Le sondage

Consultez les résultats de notre sondage sur le désir d’écrire… Vous y retrouverez peut-être les vôtres. Cette enquête vous donnera peut-être l’envie de vous lancer dans l’écriture !

 

Contexte de l’enquête

L’esprit livre s’interroge régulièrement sur le désir d’écrire afin de motiver ses auteurs en formation. L’enjeux est de les encourager jusqu’au bout de leurs gestes créatifs, jusqu’à la publicationde leur livre  tout en cultivant  « ce gai savoir » qui anime nos ateliers d’écriture en ligne et nos formations.

Si nous connaissons les désirs de ceux qui suivent nos formations, nous conservons cette curiosité de connaître les désirs d’écrire hors de notre sphère et de voir si ceux-ci évoluent. Nous avons donc interrogé les abonnés de notre newsletter, et les actifs de nos listes, soit 25 000 personnes, les abonnés à notre page Facebook,16 000 personnes. Nous comptabilisons 83 participations dont 2 de nos stagiaires en formation. C’est infime ! En 2012, sur un forum qui ne payait pas de mine, nous avions recueilli près de 350 participations. A l’époque, nous avions 3000 abonnés à nos listes d’information… Nul n’en connaît à ce jour précisément les raisons. Ceux qui ont répondu ont tous au moins en commun cette particularité d’être intéressé par l’écriture. Nous remercions chaleureusement les participants. Votre prise de parole n’a jamais été aussi précieuse !

Entre le désir d’écrire mentionné dans un sondage et la réelle motivation qui pousse à agir et à noircir les pages, il existe un long chemin à parcourir. De l’intention à la frénésie d’écrire, se retrouvent toutes les étapes de la pratique de l’écriture, Pour explorer la palette de ces plaisirs, le néophyte se métamorphose au fil des pages et de ses explorations en amateur éclairé puis en auteur et enfin en écrivain. Plus il progresse plus les plaisirs se multiplient et s’intensifient : Ces plaisirs se révèlent donc au fur et à mesure d’un cheminement.

A noter aussi une grande variété d’utilisation de l’écriture. Elle possède à l’évidence bien des fonctions : défouloir, déversoir d’émotions, aide-mémoire, distraction, reconstitution de souvenirs… avec à chaque fois des désirs et des plaisirs d’écriture bien différents.

 

Analyse du sondage

Pratiquer pour avoir du plaisir

Le phénomène est bien connu : plus on pratique une discipline, plus on ressent du plaisir. L’inverse est vrai. La passivité, la procrastination, inhibition… tuent le désir. Il en va de toutes activités humaines. Dans cette enquête 16,9 % des personnes interrogées sont attirées par l’écriture avant même de pratiquer l’écriture. Un désir qui traduit un pouvoir d’attraction et qui représente 17 % de notre échantillon. Avoir envie d’écrire (manifestation passagère, réponse à une tentation) semble être la première marche pour accéder au désir, plus constant dans sa durée et son intensité. Il requiert une construction mentale : la personne s’imagine atteindre, obtenir l’objet de son désir.

écrivez-vous régulièrement ?

 

 

Que vous apporte l’écriture ?

Cette question autorisait plusieurs réponses : les plaisirs sont cumulatifs et donc multiples.

Que vous apporte l'écriture ?

 

Arrive en tête l’accomplissement personnel (75,89%) suivi du rêve d’être édité (53 %) puis de la distraction (49,4%).

Le développement personnel, phénomène social et culturel, supplante le rêve de devenir écrivain. Faut-il y voir un replis sur soi ? Une urgence ? Une nécessité ?  Ce désir répond à des souhaits variés : se réaliser en tant que personne,  d’être reconnu pour son talent. de donner du sens à sa vie. Il permet aussi de mieux se connaître, d’améliorer ses conditions de vie. Il inclut le besoin d’apprendre, de se sentir progresser et grandir intérieurement. Il suppose donc de passer du rêve à sa réalisation. Ce désir se nourrit d’actions et nécessite une ouverture d’esprit, un esprit positif et il faut le dire, du courage.
Roosevelt qui disait que “La seule limite à notre épanouissement de demain sera nos doutes aujourd’hui”. Autre citation inspirante « Le bonheur ne vient pas à ceux qui l’attendent assis. » Baden-Powell ou encore : « Le bonheur se construit, ce qui exige de la peine et du temps. À long terme, le bonheur et le malheur sont donc une manière d’être ou un art de vivre. » Matthieu Ricard – Bref : l’inaction rime avec perdition, vous avez compris !

Le rêve de devenir écrivain se confond parfois avec le rêve de devenir une personnalité publique, une célébrité,  une volonté de se sortir de l’anonymat pour évoluer sur une scène médiatique et afficher une réussite. Après la TV réalité, les radio-crochets ou télé-crochets pour révéler des chanteurs, nous voyons apparaître sur le net une académie, des masterclass animé par des auteurs aux box offices des  best-sellers. A quand la ferme des célébrités avec des Académiciens en costume ! A croire que cette proximité avec une vedette confère du talent, se substitue à l’ apprentissage en  apportant ses paillettes et des étoiles dans les yeux.  Là encore, les perceptions du métiers restent variées, pour ne pas dire personnelles. La vocation, le besoin viscéral de créer pour exister fournit sans doute les meilleurs motivations aux auteurs. Tous ne sont pas des vedettes et beaucoup vivent de leur métier en évitant les plateaux de télévision…

En troisième position la distraction. Essentiel pour l’équilibre humain : elle permet de se détendre, de se ressourcer tout en se cultivant de manière plaisante.

Quant à l’écriture prolongement de la lecture, cette motivation occupe la dernière place avec 32,5 %. Une statistique intéressante tout de même quand on pense à l’engouement de la fanfiction, et toute cette littérature qui s’empare d’œuvres célèbres pour créer d’autres aventures ou les revisiter. Le nombre de club de lecteurs en ligne ou de groupe sur Facebook sont d’ailleurs en constante évolution. Comme quoi, lire peut devenir aussi une pratique sociale de la même manière que l’écriture.

 

Quel plaisirs avec vous déjà expérimentés ?

 

 

Cette question permet d’affiner les propos des personnes interrogées et de vérifier la cohérence des réponses obtenues.

 Ici, le plaisir le plus intense est majoritairement d’ inventer des histoires. Contribue-t-il au développement personnel ? Sans doute ! Mais le cheminement n’apparaît pas clairement. Imaginez que je vous dise : « Devenez-vous-même, exploitez vos talents en racontant des histoires », je doute de susciter  votre adhésion ! Vous réclameriez sans doute quelques explications.

On peut deviner que la capacité à s’extraire de la réalité en lisant et en écrivant permet de se retrouver, et de prendre du recul. En évacuant ce trop plein, en l’utilisant comme un matériau, en sublimant ses failles, ses blessures et ses expériences, on voit mieux comment cette fabrication d’histoires contribuent à un mieux-être. Les plaisirs expérimentés ne correspondent donc pas à l’ordre de priorité des désirs exprimés parmi les personnes interrogées. La cohérence avec soi-même n’est pas forcément la première des qualités qui ressort d’un sondage réalisé en quelques minutes.

Vient tout de suite après vient le désir de se sentir vivant. L’écriture perso intime est une manière de prendre rendez-vous avez soi, d’évacuer le trop-plein,. C’est en mettant à distance la vie des autres qu’il devient possible  se retrouver soi, d’agir en fonction de ce qui nous semple essentiel afin d’enrichir librement son univers intérieur.

En troisième position, on trouve la participation à un atelier d’écriture. Il y a 25 ans, il fallait expliquer ce que c’était tant cette proposition semblait saugrenue. Aujourd’hui, les ateliers d’écriture sont présents un peu partout. Ils constituent une pratique de l’écriture « socialisée », diversifiée et de qualité inégale. Ils apportent au moins le plaisir d’être ensemble pour créer quelque chose d’écrit. L’atelier d’écriture  un espace de création qui stimule le désir d’écrire : avoir un cadre, des échéances, des sujets, des lecteurs actifs, des avis…

Étonnamment, l’écriture autobiographique arrive seulement à la quatrième place. Elle comprend  l’écriture de son parcours, d’une histoire personnelle, familiale, professionnelle. Un désir bien légitime qui traverse les générations : partager et témoigner de ses expériences, de ses connaissances de l’existence, de laisser des traces de son passage sur terre. Source inépuisable pour récrire des romans, l’ écriture autobiographique possède aussi ses secrets bien gardés dans des journaux intimes.

 

Quels types d’écrits vous apportent de la satisfaction ?

quels types d'écrits vous apportent de la satisfaction ?

La nouvelle supplante le roman avec 73,5 % contre 65,10 %. C’est une nouveauté !  Le plus souvent c’est le roman qui dame le pion à la nouvelle. Faut-il y voir un changement significatif ? La taille de notre échantillon ne nous permet pas de parvenir à une telle conclusion. Il faut avouer que cette idée serait tellement plaisante tant nous soutenons la nouvelle…

A noter que le guide pratique arrive à la dernière place. Il est quand même fort agréable de transmettre des savoir-faire. Sans compter que ce type d’ouvrages est une valeur sûre et se vend bien. Le genre utilitaire n’exerce pas à l’évidence la même attractivité.

 

Qu’est-ce qui tue votre désir d’écrire ?

ce qui tue le déisir d'écrire

Sur le banc des accusés, se trouve en premier le manque de temps disponible. Est-ce une surprise ? Serait-ce bien lui, le seul vrai coupable de vos désirs inassouvis ? Permettez-moi d’en douter. Même si la vie professionnelle est particulièrement prenante. Il doit bien exister quelques moyens pour vous dégager du temps à vous.

Jouir de temps disponible est le résultat des choix personnels et d’une saine gestion de son temps. Il est nécessaire de décider de la manière dont on envisage de l’utiliser et trouver la fermeté de dire non, de stopper les envahissements quotidiens. Bien gérer son temps, c’est se gérer soi-même, s’autoriser à faire ce que l’on aime, d’utiliser à bon escient son énergie, définir, planifier et réaliser ses propres projets…

Très régulièrement lorsque nous présentons nos formations d’écrivains, nous observons souvent la même réaction : « Je reviendrai vers vous quand j’aurai du temps ! ». Nous connaissons bien la réalité de cette issue : cela veut dire ; »jamais ». La disponibilité ne tombe jamais toute seule dans les agendas. Combien ont compté sur la retraite pour écrire et se retrouvent encore plus débordé qu’avant ?  Nous avons observé aussi une volonté farouche de ne pas décider de son temps. Cette indécision possède la grande vertu de garder ses rêves au chaud : « un jour j’écrirai ! ». Tout la difficulté réside dans ce passage du rêve à la réalité de son désir d’écrire… Beaucoup de personnes évitent cette réalité et toutes les occasions de sortir de leurs rêves douillets. Combien de rendez-vous téléphoniques non honorés et non excusés…

Le temps disponibles requiert des actions conscientes et volontaires. Une surveillance de soi-même afin ne pas gâcher son temps en activités de moindres importances et de mauvaises qualités (émission de TV, médias sociaux, mails, querelles futiles…). Trois citations d’écrivain à ce sujet : « Il y a plusieurs façons de perdre son temps : Ne rien faire, Mal faire ce qu’il faudrait faire, Le faire au mauvais moment. » Voltaire.  « Ne laissez jamais le temps au temps. Il en profite. » Jean Amadou. « Ne te laisse pas distraire par les événements extérieurs ! Prend le temps d’apprendre quelque chose de bon et cesse de papillonner ! » Marc Aurèle

En deuxième position vient le manque de confiance en vous ! La peur de se lancer tue le désir d’écrire… Hélas, la confiance s’acquiert en cumulant des expériences positives et généralement après une formation. C’est un cercle vicieux. La seule manière de s’en sortir est d’oser prendre des risques, de sortir de sa zone de confort.

Enfin, la troisième raison évoquée est le manque de méthode, de techniques d’écriture, de formation… Cette réaction est bien compréhensible. Si le texte rédigé ne nous vous apporte aucune satisfaction, il est évident que votre désir d’écrire a soudainement du plomb dans l’aile.  Un texte bien construit, une formulation expressive, en relief approte avec lui son lot de satisfactions personnelles. L’apprentissage de techniques d’écriture, de règles de composition libèrent l’expression et la créativité. Il ne formate pas les esprits comme on peut lire parfois…

Quel serait votre plus grand désir d’écrire?

le plus grand désir d'écrire

Réussir à écrire le livre rêvé à 68,7 %...

Il suffit de quelques instants pour imaginer son livre idéal et combien de mois, d’années pour parvenir au résultat ? L’art d’écrire requiert du temps, de la patience, de la rigueur, de la sueur, de la modestie avant de se rapprocher de son rêve. C’est en quelque sorte aller à contre courant de l’activisme ambiant. Comme tout grand voyage, c’est si long que cela semble interminable. En tout cas pour la première fois : le temps de se forger des repères, de la méthode afin d’atteindre des résultats intermédiaires. Personne n’a présenté le rêve dont il rêve…

Deuxième grand désir d’écrire dans les règles de l’art. Le désir d’apprendre anime donc la moitié des personnes interrogées… compte-tenu de notre échantillon –  se situent dans la sphère de communication de L’esprit livre. A la troisième place, le remerciement des lecteurs :  se sentir utile et contribuer au bien commun, aux bien-être des autres, au progrès du genre humain.

Racontez votre plus grand plaisir à écrire ? Extraits

recit désir d'écrire

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Mystérieuse écriture ! Nous n’avons pas fini d’explorer nos désirs d’écrire : voix de la conscience, l’écriture permet de mettre en mouvement toutes nos facultés cérébrales : penser, raisonner, prévoir, organiser, coder, dévoiler, deviner, se souvenir, comprendre, apprendre, transmettre, communiquer, se dire, s’évader, s’affirmer, contester, se distraire, s’amuser, rire, s’enthousiasmer, se réinventer, laisser des traces pour les générations à venir…

Tracer son destin !

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