Apprendre & Pratiquer le métier d'écrivain

Les cours d’écriture sont-ils utiles ?

Suivre un cours d’écriture ? Pourquoi pas ! Toute technique s’apprend, mais pas avec n’importe qui ni n’importe comment !

Les personnes dotées d’une relative aisance pour écrire pensent souvent être suffisamment douées pour que glaner quelques conseils à droite ou à gauche suffise à ce qu’un contrat d’édition leur tende les bras. Des gens bien moins assurés d’être détenteurs d’un tel « talent » se demandent s’ils parviendront un jour à raconter une histoire tenant la route. Entre ces deux pôles littéraires, beaucoup d’entre nous ne se sont jamais posé en profondeur ces questions simples : écrire peut-il s’apprendre ? Et si oui, comment, et auprès de qui ?…

La fausse évidence

Aussi frappant qu’un coup de boule

Si comme moi vous vous intéressez au football et au tennis – nul n’est parfait –, vous savez probablement que ce n’est pas parce que l’on a été une des plus grandes gloires de son sport que l’on devient obligatoirement un excellent entraîneur. Les exemples de ce que j’avance sont nombreux et les contre-exemples, de loin minoritaires, sont par leur rareté plus frappants. Celui de Zidane me vient à cet effet en tête (« Zidane il l’a frappé, Zidane il l’a tapé, coup de boule ! » ♪♫ © La Plage). Cela peut sembler curieux, car ça paraîtrait pourtant une évidence d’enseigner avec brio dans un domaine que l’on maîtrisait sur le bout des ongles. Du moins si on accueillait sans réserve l’idée d’un aspect monolithique du sport.

La traversée du miroir monolithique

Sauf que ce point de départ est de facto biaisé. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il ne s’agit pas du même métier. Être l’un des plus brillants joueurs sur le terrain ne signifie pas que l’on possède l’âme d’un pédagogue pas plus que la compétence pour transmettre ce que l’on a été capable d’accomplir soi-même. Si la passion est communicative, elle ne devient éclairante et opérante dans les faits que grâce à une prise en compte des besoins de la personne en attente de conseils. Cela réclame d’être capable de questionner son propre savoir-faire pour traverser le miroir derrière lequel ce qui est naturel pour un champion est un monde à découvrir pour celui voulant l’imiter.

Les écrivains ne sont pas forcément tout-terrain

De la même façon, un écrivain qui aura étudié son art dans l’unique but – fort louable – de devenir une plume remarquable n’aura pas forcément l’analyse et la méthode pour permettre à un auteur débutant ou un peu plus aguerri de progresser. Hors des généralités – pour ne pas dire des banalités – l’apprentissage d’une personne souhaitant devenir écrivain grâce à l’apport d’expérience d’un romancier reconnu se limitera le plus souvent à une flatterie d’ego mutuelle. Du moins si le professionnel ne consent pas à opérer un basculement entre la maîtrise qu’il possède de son art et la  faculté de s’interroger sur le fait qu’il y excelle. Pour l’apprenant, le contrat est cependant en grande partie rempli lorsque, parfois en s’acquittant de tarifs exorbitants, il reçoit de la célébrité un avis superficiel sur son texte.

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Le paraître plutôt que la volonté d’apprendre

La valeur de l’ego

Pour l’auteur, son prestige se trouve renforcé quand on sollicite son « expertise » en échange de sommes rondelettes. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si la personne vidant son PEL pour ce miroir aux alouettes en retirait autre chose que d’avoir côtoyé – ô merveilleux mirage ! – un écrivain en vue. Une porte d’entrée vers l’édition ? La vérité est tout autre, et il est rare que l’on pénètre dans le cercle des auteurs ayant pignon sur rue en passant quelques heures en leur compagnie. Pourquoi ? Comme on va le voir en se faufilant jusqu’au paragraphe du dessous, les raisons en sont multiples.

Quand le paraître escamote l’essentiel

Dans bon nombre de ce genre d’échange, c’est le paraître qui l’emporte au détriment de la technique, du conseil adapté en fonction du potentiel, du vécu et de la personnalité de celle ou celui avide d’acquérir un véritable savoir. Aux dépens de l’essentiel. Alors aux oubliettes la « trousse à outils » étudiée pour répondre à ses besoins spécifiques, l’aider à surmonter les blocages qu’il rencontre, ses craintes de ne pas être à la hauteur ou au contraire modérer sa certitude d’être arrivé avant même d’avoir trouvé la ligne de départ. Et surtout, il n’y a pas ou peu de réel suivi ; quant à l’accompagnement au long cours forgé sur un esprit d’équipe, n’en parlons pas. Ou plutôt, nous en parlerons plus tard. Je sais, plutôt et plus tard dans la même phrase, c’est rigolo.

Qu’importe le flacon pourvu qu’on n’ait pas l’ivraie

Pour autant, ayant eu l’occasion de discuter avec de bons écrivains ayant pris sous leur aile des gens dont l’écriture leur semblait prometteuse, n’allez pas croire que je les mets tous dans le même sac en ancrant mon propos dans le « tous pourris » profitant d’un statut qu’ils n’ont pas volé, loin de là. Ces écrivains dont je vous parle ne sont pas tous connus du grand public, mais, et à mes yeux c’est le plus important, ils sont à juste titre reconnus par leurs pairs. D’autres, que je ne connais pas personnellement, montrent eux aussi une indéniable envie de partager leur goût des livres et d’encourager l’amélioration de l’accès à la pratique de la littérature, ce sous les approches les plus diverses. Comme dans tout, il faut séparer le bon grain de l’ivraie.

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Se former à l’écriture

L’éclaboussure ne suffit pas

Les écrivains dont la notoriété n’est plus à faire ne constituent donc pas nécessairement la panacée dès lors qu’on espère tirer un véritable bénéfice de leur enseignement. Pour ma part, j’estime que lire attentivement leur œuvre, si de leur côté ils se contentent d’un discours bien rôdé comme seule valeur ajoutée à leurs cours, sera bien plus profitable. Inutile de débourser plus que le prix d’un  – ou plusieurs –  de leurs bouquins si c’est pour savoir ce dont on a pu se rendre compte par soi-même. Pour qu’un écrivain soit sincèrement désireux d’accélérer la formation de quelqu’un recourant à ses services, il faut qu’il aille au-delà de l’écume de ses phrases dont la pertinence, la sophistication, la sensibilité, l’originalité, etc., nous a éclaboussés.

Le tour de passe-passe papal

J’en reviens à présent à mon plutôt/plus tard (rigolo, comme on l’a vu) pour en faire émerger un terme qui aurait presque pu passer inaperçu si je ne l’avais pas extirpé avec une habileté confondante du paragraphe précédent : la formation. J’ignore par quel tour de passe-passe intellectuel certain(e)s affirment avec un sérieux papal qu’elle ne s’adresse qu’à des métiers manuels, des tâches administratives ou des postes de manageurs, mais qu’elle ne concerne l’art d’aucune manière. Apprendre à écrire, en l’occurrence, relèverait d’une absurdité totale.

Démythification

Pas touche, en quelque sorte. En fait, si, je sais pourquoi quelques-uns nous débitent ce genre de fadaises : il s’agit d’une vision élitiste de ceux s’imaginant les ardents défenseurs de leur pré carré qu’un pied n’étant pas chaussé à leur goût foulerait, ou d’une considération de la notion de littérateur si poussiéreuse que j’en éternue rien que de l’évoquer. Bref, le temps de la démythification de l’écrivain inné est arrivé ! Elle ne m’a pas attendu, mais j’aimerais modestement participer à la déconstruction de cette croyance par la plus simple des façons : l’exemple ; si vous voulez bien lire la partie suivante…

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La voie royale vers la république littéraire

Si les Ricains n’étaient pas là

Si des écrivains n’avaient pas suivi assidûment des ateliers d’écriture ou assisté à des formations élaborées pour que leur potentiel s’exprime au mieux, on pourrait s’en tenir à l’avis autrefois non discutable selon lequel le génie d’un écrivain se trouve dans le liquide amniotique de sa mère ou les gonades de son père, voire une mystérieuse alchimie des deux. Heureusement, Philip Roth (La tache, Pastorale américaine, La contrevie, etc.) T.C. Boyle (Water music, Au bout du monde, La Belle Affaire, etc.), Dan Simmons (L’échiquier du mal, Hypérion, Le Styx coule à l’envers, etc.), Katherine Pancol (Les Yeux jaunes des crocodiles, La Valse lente des tortues, Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, etc.,), et bien d’autres ont à leurs débuts emprunté ce chemin-là. Oui mais…

Chevalier des Arts et des Lèpres

Oui, mais presque tous les plus célèbres d’entre eux se sont formés de l’autre côté de l’Atlantique, notamment à l’université de l’Iowa, réputée pour ses cours spécialisés dans l’écriture. En France, elle n’est pas si lointaine l’époque où on vous aurait presque accroché une clochette au cou ou muni d’une crécelle pour prévenir votre prochain que vous aviez eu le malheur de prendre des cours pour apprendre à écrire. C’était l’équivalent de la lèpre de la créativité. Car voyez-vous, écrire est obligatoirement viscéral, indissociable de notre personnalité, bref, écrire c’est qui l’on est, nos souffrances magnifiées par les phrases et nos joies mises en chapitres. Ce qui est en partie vrai.

L’endroit magnétique

Tout comme il est vrai que coucher sur le papier ce qui est en nous est un domaine qui réclame une approche que des gougnafiers désireraient nous convaincre qu’elle n’est accessible qu’aux belles âmes torturées. Aux fins lettrés qui ont lu tout Flaubert ou Proust et crachent sur qui se repaissent de Rabelais ou Dard, ces écrivains paillards ou romanciers de gare. À tous les érudits passant des journées entières à se demander qui de la poule ou de l’omelette est apparue en premier. En résumé, à celles et ceux offensés jusque dans leur chair qu’un anonyme dépourvu selon eux du feu sacré qu’on nomme selon l’envie imagination, fantaisie spirituelle ou admirable inspiration, se mette en tête d’enjamber cet Everest de réprobations qu’on tente d’opposer à la marche qui le mènera vers cet endroit magnétique où l’attendent ses rêves : l’écriture.

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L’ignorance précède la connaissance

Les cercles de mensonges

L’écriture s’apprend, eh oui, ne leur en déplaise. Et que quiconque souhaitant la faire jaillir de lui comme une libération y parviendra avec plus ou moins de bonheur en fonction de ses prédispositions. Mais en tout cas, contrairement à ces mensonges répétés des milliers de fois pour essayer d’en faire une vérité, écrire n’appartient qu’à ceux s’en donnant les moyens, et non pas à une quelconque caste, coterie ou autre cercle que ne pourraient pénétrer qu’un nombre réduit d’élus triés sur le volet. L’envie de bien faire vaut bien des dons quelle que soit ce à quoi on s’attaque ; l’écriture n’échappe pas à la règle : l’ignorance précède la connaissance. À condition qu’on frappe à la bonne porte et que la personne se trouvant derrière l’ouvre avec enthousiasme et bienveillance.

Les critères

À quoi juger qu’on se trouve à la bonne adresse, lorsqu’on souhaite se lancer dans le grand bain de l’écriture en espérant voir son souhait d’atteindre son objectif être pris en considération ? C’est-à-dire avec le sérieux requis pour vous accompagner dans une démarche constructive, vaincre vos appréhensions et tempérer vos ardeurs si l’on juge qu’elles peuvent se muer en une impatience néfaste à votre lucidité quant au travail qu’il faudra accomplir ? En un mot que je vais m’empresser de multiplier par cinq : à quels critères se fier ? Tentons d’en établir une liste non exhaustive, mais pertinente, l’un n’empêchant pas l’autre, aux dernières nouvelles.

Ne pas confondre ancienneté et vétusté

En premier lieu, s’appuyer sur un organisme ayant suffisamment d’ancienneté dans l’enseignement de l’écriture. À une condition toutefois : que l’organisme en question ne se repose pas sur ses lauriers. En France, certaines « boutiques » qui se voudraient encore des institutions dans le domaine n’ont pas su s’adapter à la réalité éditoriale actuelle. Les contenus d’apprentissage qu’ils proposent, s’ils ont correspondu à une demande à une certaine époque, sont à présent sclérosés. Refus de l’innovation ou incapacité de la suivre, qu’importe le train que leurs responsables ont de retard, il vous laissera à quai.

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Ce qu’on doit avoir en tête

L’organisation

Deuxièmement, le temps de réactivité avec lequel on répond à vos attentes et plus encore, l’organisation du planning de travail qu’on vous suggère pour s’adapter le plus possible à vos contraintes. Tout le monde ne dispose pas en effet du temps qu’il aimerait consacrer à sa passion, aussi voyez si l’offre que l’on vous fait possède la souplesse en mesure de composer avec vos obligations quotidiennes. En ayant tout de même à l’esprit qu’une réciprocité doit exister afin que vos demandes entrent dans le cadre d’une structure exigeant un minimum de rigueur de votre part. Vous n’obtiendrez pas les résultats escomptés en vous comportant en dilettante ou en formulant des désirs irréalisables au regard de la méthode élaborée dans le but que vous vous amélioriez.

L’équipe

Troisièmement, assurez-vous que vous avez affaire à une équipe compétente, pas à un soi-disant collège d’« experts » vous garantissant de percer dans le milieu, soit exactement ce que les gens se berçant d’illusions adorent entendre sans se soucier de la qualité réelle des promesses qui leur sont faites sur un site ronflant. Le tape-à-l’œil donne des coquards qui nous aveuglent, pas une vision claire de ce qu’on veut obtenir. Pour ne pas se faire berner, n’hésitez pas à demander les modalités de votre prise en charge au sein de la structure que ce soit en ligne ou en présentiel, ainsi que des renseignements sur la ou les personnes qui seront dédiées à la mise en œuvre de votre projet. Là encore, ne versez pas dans le people littéraire, l’efficacité de votre réussite ne dépendant que des moyens soigneusement réfléchis pour concrétiser votre objectif, pas des coups de brosse à reluire qu’on vous passera pour faire briller votre ego.

Le prix

Quatrièmement, comparez les prix qu’on vous soumet à prestations égales. C’est un point aussi important que le reste. Vous pourriez être tenté d’aller au moins cher sans voir plus loin ce que ça représente dans votre budget, et non pas dans la faisabilité de votre projet. Grave erreur. Vous n’en aurez pas pour moins cher : vous n’en aurez pas pour votre argent tout court. Il s’agit de gaspillage pur et simple. Si vous raisonnez ainsi, ouvrez en grand votre fenêtre et jetez-y la somme que vous comptiez dépenser pour véritablement apprendre à écrire. Ça reviendra au même. Sauf pour les passants qui se trouveront au bas de chez vous à ce moment-là, bien sûr.

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Le choix

À côté de la plaque

Quatrièmement bis : si en vous adressant au moins cher vous ne vous donnerez pas les moyens de vos ambitions, vous n’aurez à l’inverse aucune garantie de parvenir à un bon niveau d’écriture en claquant plus de pognon que n’en valent les cours qu’on vous dispense. Souvenez-vous : ce n’est pas parce que la plaque apposée à l’entrée d’un bâtiment est clinquante que ceux qui l’occupent vous fourniront l’aide et les conseils les plus brillants. Il vous faudra donc comparer les prestations et choisir les cours qui vous conviennent le mieux non pas parce qu’ils vous permettront d’économiser quelques euros, pas plus que l’efficience doive absolument se payer au prix fort.

L’engagement

Cinquièmement : avant de vous engager, vous n’aurez peut-être pas en tête avec précision tous les éléments grâce auxquels votre projet d’écriture prendra concrètement forme. Qu’il s’agisse de pistes de travail trop floues, de manques techniques mal identifiés, de n’importe quelle difficulté, il se pourra que vous soyez démuni au moment où vous exposerez ce que vous recherchez à travers l’élaboration d’un texte. Il sera alors important d’en parler dès votre première prise de contact avec votre interlocuteur qui, s’il est performant, sera à même de vous guider et d’éviter de vous éparpiller.

Les éclaircissements

Cinquièmement bis : vous pourrez ainsi être rassuré ou non par rapport à la pertinence de ses questions et des solutions qu’il vous soumettra. Il ne faut jamais renoncer à demander des éclaircissements à un professionnel pour dissiper la moindre zone d’ombre sur le chemin de l’acquisition des savoir-faire rendant chaque jour votre écriture plus affirmée. Quelqu’un de qualifié comprendra vos pudeurs légitimes par rapport au fait de se livrer un peu plus que vous ne le feriez en temps ordinaire en prenant la décision de faire de l’écriture un merveilleux outil apte à faciliter la patiente construction de l’édifice de votre âme…