Apprendre & Pratiquer le métier d'écrivain

Le métier d’écrivain

Ecrivain en signature

Premier métier de la chaîne des professions du livre, le métier d’écrivain reste mal connu. Cet article aborde les différentes facettes du métier d’écrivain d’écrivain.
Date de la dernière révision de cet article : le 19-08-2019

 

« En littérature aussi il y a des techniques, des méthodes, qu’il est utile de connaître et d’apprendre d’autrui, sous peine de perdre un temps infini à les découvrir soi-même ou de les ignorer toujours. »
Le travail intellectuel, Jean Guitton

Une reconnaissance tardive

Ce n’est que très récemment que le métier d’écrivain a été pleinement reconnu en France. Et assez discrètement d’ailleurs. Depuis le 1er juillet 2012, les auteurs ont enfin accès à la formation professionnelle continue comme toutes les autres professions. Depuis, l’auteur affilié à l’Agessa peut accéder aux mêmes droits que les salariés et même toucher des indemnités journalières.

 

Qui peut se prétendre écrivain ?


Retirer des revenus de ses écrits

Dans une acception courante, est écrivain celui qui tire des revenus de ses écrits. Dans notre culture, l’écrivain est un artiste, un virtuose de la langue et un créateur. Les Français détestent associer l’art et l’argent, l’art et sa formation, surtout dans l’écriture. Le génie et le mythe de l’inspiration sans effort continuent d’alimenter les fantasmes. Tant est si bien que le métier d’écrivain est mal perçu.

Le premier critère posé par l’Agessa (la sécurité sociale des écrivains) est donc financier. Pour entrer dans le métier, l’auteur doit générer 9027 € sur une année afin d’atteindre le seuil d’affiliation. Il accède ainsi à des droits : la sécurité sociale et la retraite. En deça de ce seuil, on peut parler d’auteur occationnel.

Se pose aussi la question du professionnalisme. Une personne qui s’autopublie est un auteur. Celui qui publie et retire des revenus est un écrivain. Outre la gain en monnaie sonnante et trébuchante, un écrivain sait écrire selon les règles de l’art et parvient à dégager des revenus de son activité.

Deux chemin possible pour devenir écrivain : apprendre  « sur le tas » (compter 10 à 15 ans pour y parvenir avec un travail assidu), soit se former… L’auteur peut espérer en 2 ou 3 ans commencer à gagner de l’argent en commençant comme écrivain public. Là encore le métier a beaucoup évolué : bien que la rupture avec le numérique existe, les besoins d’aides administrativses sont générale couverts par les mairies et les préfectures ; alors que les besoins de blogueurs, rédacteurs free-lance et les community manager ne cessent d’augmenter. Les entreprises ont besoin de ces professionnels pour réaliser leur promotion.

Enfin, l’auteur doit prouver que son livre est rentable. Les éditeurs voient d’un très bon oeil l’autoédition. Leur comité de lecture se déroule en situation réelle : Amazon. Ils choisissent des livres qui cartonnent déjà et diminuent ainsi leurs prises de risque.


Produire des écrits entrant dans la liste de l’Agessa

La définition officielle d’un métier incombe aux institutions. Le métier a été défini, dans la fiche métier E1102 du Pôle Emploi en ces termes : « l’écrivain conçoit des histoires, écrit des textes (roman, scénario, biographie…) dans le but d’une diffusion papier, audiovisuelle ou multimédia ou d’une représentation de spectacle.
Peut écrire ou réécrire des textes pour le compte de tiers ou d’entreprises (correspondance, formalités administratives). Peut mettre en scène ou interpréter ses œuvres. »
Cliquez sur ce lien pour voir la fiche du métier d’écrivain. http://candidat.pole-emploi.fr/marche-du-travail/fichemetierrome?codeRome=E1102

Vous ne serez donc pas écrivain en rédigeant des textes publicitaires, des rapports ou encore des thèses. La notion de création ( de style  et de productions d’écrits publiés portant la trace de la personnalité de l’auteur) reste une notion essentielle.

L’empreinte créatrice  comprend :

– la conception intellectuelle ;
– l’élaboration de synopsis ;
– les séquenciers et tous documents préparatoires à l’élaboration d’une structure et forme littéraire ;
– l’exploitation d’une documentation variée ;
– l’élaboration des phrases : le choix des mots, la structure, le sens, la longueur, la musicalité, leur rythme, le ton ;
– des qualités évocatrices qui sensibilisent les lecteurs à des problèmatiques sociales, à une conviction de l’auteur…

Ces empreintes du style et de la personnalité de l’écrivain s’inscrivent dans les idées porteuses et donnent sens et vie au texte. Elles génèrent le style de l’auteur qui lui est propre et lui appartient.

 

Posséder les compétences du métier d’écrivain

Quant à la réécriture des textes, deuxième élément de la définition du métier d’écrivain, elle vise directement les compétences attendues d’un écrivain. A vrai dire la liste est longue.  Voici un aperçu des compétences développées dans nos formations d’écrivain à L’esprit livre school.

L’ expression

L’aisance
– Écrire plus facilement : traduire ses émotions, relater des souvenirs, rédiger des récits…
– Se sentir libéré et pouvoir rédiger sans censure

La justesse
– Trouver les mots justes pour illustrer ses idées
– Adopter le ton adéquat
– Rester plausible : comportement de ses personnages, solutions envisagées…

La clarté
– Structurer ses idées
– S’exprimer par écrit et en retirer de la satisfaction.

La pertinence et l’originalité
– Écrire des textes intéressants
– Débrider son imaginaire, devenir plus créatif


Culture littéraire

– Connaître les auteurs contemporains
– Mieux lire les textes d’écrivains en repérant leurs techniques et ce qui fait leur style
– Apprendre à écrire et lire comme un écrivain : s’inspirer sans plagier


Savoir travailler ses textes

– Explorer et exploiter toutes les potentialités de son sujet
– Savoir travailler ses textes avec méthodes et efficacité
– Comprendre ce qu’est le style et développer le sien
– Ouvrager son style : clarté, simplicité, fluidité, concision, expressivité, musicalité, rythme, densité, cohérence
– Savoir se relire et se corriger (vision critique de sa création, correction de la langue, rigueur) : la réécriture
– Touchez son lecteur (émotion, intérêt, sensibilisation, questionnement…)
– Captiver son lecteur (suspense, mystère, surprise…)
– Savoir retravailler ses textes afin d’atteindre le niveau attendu par un éditeur
– Orienter sa création en fonction d’une ligne éditoriale et d’un public ciblé


Technicité et méthodologie

L’organisation personnelle
– Devenir constant et écrire régulièrement
– S’organiser pour trouver le temps d’écrire
– Gérer son temps d’écriture et son implication : s’avoir s’engager dans un projet
– Organiser sa documentation et s’en servir pour créer une histoire

Techniques littéraires
– Connaître et maîtriser la forme de la nouvelle, les écrits narratifs et les procédés associés
– Écrire en connaissant et en choisissant un genre littéraire (fantastique, polar, science-fiction…)
– Maitriser les tonalités de son texte (lyrique, poétique, burlesque, comique…)
– Le ciblage : adapter un texte à un type de lectorat (enfants, adultes peu lecteur…)
– Savoir créer des effets dans l’esprit de son lecteur

La stylistique

– Produire des écrits de qualité : clarté, concision, densité, fluidité, expressivité, harmonie, lisibilité, musicalité, rythme, pertinence, simplicité et relief, respect de la langue française.
– Éviter les clichés et devenir original
– Savoir ouvrager ses phrases avec style
– Connaître et utiliser les figures de style

La dramaturgie

– Savoir construire des intrigues fascinantes
– Savoir narrer des événements (structure, stratégie, contenu)
– Connaître et utiliser des procédés littéraires (les genres, les registres littéraires, les formes )
– Développer une histoire en maîtrisant sa longueur (de la phrase au roman)
– Construire des personnages attachants, magnétiques…

La créativité

– Connaître et utiliser des méthodes créatives
– Débrider son imaginaire
– Etre capable de créer et de se démarquer de la production actuelle

Elaborer de projets éditoriaux

– Concevoir des projets d’écriture longs
– Gérer les différentes étapes de création et d’écriture
– Maîtriser les outils de structuration d’une histoire
– Vérifier la cohérence de son histoire avant de l’écrire, pendant la rédaction et durant les réécritures

 

Développer ses propres méthodes : s’ouvrir aux autres et devenir autonome

Apprendre de ses pairs
– Être accompagné dans ses apprentissages et ses projets d’écriture, intégrer positivement les conseils
– Choisir une technique en fonction de ce que l’on désire exprimer
– Reconnaître des stratégies littéraires en lisant des textes d’auteur et les réutiliser, les améliorer
– Trouver la confiance et l’énergie d’écrire, notamment en lisant davantage

Devenir autonome
– Choisir ses lectures en fonction de ses projets
– Mener un projet rédactionnel jusqu’à son terme
– Apprendre à corriger ses textes
– Réaliser ses projets éditoriaux


Apprendre à promouvoir ses textes

– Apprendre à bloguer, communiquer sur les médias sociaux afin de développer une audience en ligne
– Acquérir les bases du marketing éditorial et de la publicité en ligne
– S’autopublier afin de se faire remarquer des éditeurs ayant pignon sur rue.

Etre édité à compte d’éditeur 

La Société des Gens de Lettres (SGDL), l’une des institutions qui encadrent la profession, ne reconnait que les écrivains édités à compte d’éditeur ( L’éditeur prend à sa charge l’intégralité des frais d’édition et assure la promotion de l’oeuvre).  Une seule publication ne confère pas le statut d’écrivain. La SGDL  exige également que  l’auteur présente trois ouvrages publiés à compte d’éditeur avant de lui attribuer la qualité de sociétaire et ainsi de faire son entrée dans le cercle convoité des écrivains.

La SGDL limite par ailleurs les modes de diffusion des créations de l’écrivain : « personne dont les œuvres imprimées sont diffusées par la voie du livre par des entreprises d’édition (…) et qui perçoit à ce titre une rémunération qualifiée de droits d’auteur », c’est-à-dire un pourcentage sur les ventes. Ces exigences reflètent une volonté politique et culturelle de soutenir la chaîne traditionnelle des métiers du livre, de défendre la qualité de la production littéraire et de protéger ce secteur économique…

La reconnaissance des écrivains numériques n’est pas à l’ordre du jour. On parle au mieux d’auteur multimédia. Ceux-ci utilisent en effet plusieurs moyens de communication (photo, son, vidéo..). L’intitulé de la profession perd au passage de son prestige. Idem pour les auteurs autoédités ou encore les écrivains éditeurs exerçant hors du circuit traditionnel de diffusion du livre. Dans ce dernier cas, on parle seulement d’éditeur.

L’activité de l’écrivain est définie  en fonction de l’organisation de l’économie traditionnelle du livre. Alors que le code de la propriété intellectuelle désacralise le livre et laisse l’opportunité aux écrivains de s’adapter plus facilement aux mutations techniques et à la pluralité des modes de diffusion de sa pensée : « L112-1 du C.P.I :  » Les dispositions du présent code protègent les droits des auteurs sur toutes les œuvres de l’esprit, quels qu’en soient le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination. »

Le métier d’écrivain comporte de multiples facettes

Du plaisir au show-biz !

Comme tous les métiers de l’écriture, la profession d’écrivain peut s’exercer à temps partiel ou à temps plein ou en complément de ses activités professionnelles. Elle attire les amoureux de la littérature, de la langue française et de l’écriture, désireux de pratiquer cette discipline pour leur plaisir et leur épanouissement personnel. Elle fait particulièrement rêver, car elle permet d’accéder au vedettariat et au show-biz. L’écrivain n’a aucune obligation de notoriété pour exercer son métier. Il peut choisir en effet d’être un écrivain fantôme ou « nègre » littéraire ou encore un écrivain-collaborateur.

Ecrivains généralistes et spécialistes

Les écrivains peuvent être spécialisés : romancier, nouvelliste, préfaciers, biographe, préfacier, critique littéraire, essayiste, rewriter, écrivain conseil, écrivain public…

Comme tous les secteurs d’activités, certaines spécialisations sont plus lucratives que d’autres.

Par exemple le métier d’écrivain public. « Ce métier, d’abord faiblement représenté et longtemps réputé peu lucratif, se développe-t-il désormais de façon satisfaisante : davantage de cabinets créés se pérennisent et permettent de dégager un revenu décent, à condition de consentir, au départ et tout au long de l’exploitation, un investissement personnel et financier approprié. Les fiches métiers de L’APCE – Agence pour la création d’entreprises

Voir aussi : écrivain public et auto entrepreneur

Œuvres de création et textes de commande

Certains auteurs  rédigent des œuvres de leur propre initiative et le proposent ensuite à des éditeurs ou s’autoéditent. Les oeuvres de création sont sans doute les plus difficiles à vendre. L’ensemble du travail commercial reste à faire afin de se positionner sur un secteur particulièrement concurrentiel
D’autres écrivain réalisent des œuvres de commande à la demande d’éditeur, de chef d’entreprise, de personnalités ou encore de particuliers. D’autres encore prêtent leur plume à ceux qui n’ont pas le temps ou les compétences nécessaires.
Le débutant n’est généralement pas informé des différentes activités et déclinaisons du métier d’écrivain. Il s’imagine le plus souvent vivre de ses créations, sans avoir à se soucier de vendre son travail.

Différentes catégories d’écrivains

Les écrivains symbolisent parfois un genre, une époque ou encore un courant littéraire : les écrivains voyageurs. Les écrivains maudits, surréalistes, etc. Certains sont très célèbres alors que d’autre exercent dans l’anonymat comme les écrivains collaborateurs (anciens nègres littéraires), les rewriters qui réécrivent des livres pour des éditeurs.

Le métier d’écrivain en constante mutation

L’explosion d’Internet à fait naître de nouvelles professions dans les métiers de l’écriture : web rédacteur, community manager ; blogueur… La production d’écrits concerne tous les professionnels soucieux d’acquérir une visibilité sur Internet : livres blancs, communiqué de presse, guide, blog…

La performance remplace les diplômes

Dans ce métier, ce ne sont pas les diplômes qui garantissent la réussite, mais la compétence, les performances professionnelles et entrepreneuriales.

L’écrivain va aujourd’hui au-devant de la demande de ses lecteurs. Il est  davantage sollicité par les éditeurs : il collabore à la vente de ses ouvrages : signature en librairie, rédaction de son blog et de sa page Facebook… Les lecteurs souhaitent de plus en plus dialoguer en direct avec leurs auteurs préférés.

Les écrivains utilisent toutes les ressources du net pour communiquer avec leurs fans, préparer la sortie d’un livre, informer des prochaines séances de dédicaces…

Certains même réussissent à obtenir des avances financières en présentant leur projet de livre sur des sites de financement participatif… Une autre manière de séduire des clients.

 L’esprit livre s’est spécialisé dans la formation du métier d’écrivain

Dès 2007, L’esprit livre a développé des ateliers d’écriture en ligne s’inscrivant dans cette démarche de formation professionnelle. Les formations ont toutes été conçues en fonction de compétences rédactionnelles mentionnées dans la fiche ROME. Il s’agit d’une formation entre pairs :

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